Appliquer des stratégies métacognitives avec les élèves

La métacognition représente une compétence fondamentale dans le processus d’apprentissage. Elle permet aux individus de développer leur capacité à planifier, contrôler, évaluer et adapter leurs méthodes d’apprentissage face aux défis qu’ils rencontrent. Pour un élève, maîtriser les compétences métacognitives signifie être capable d’identifier ses capacités cognitives, de gérer son apprentissage de manière autonome, d’analyser ses performances et d’en tirer des leçons pour développer de nouvelles stratégies.

Les compétences métacognitives sont utiles dans toutes les matières, car elles améliorent la façon dont nous apprenons, plutôt que ce que nous apprenons. Elles peuvent également être enseignées dans toutes les matières.

Bien que la métacognition permette aux élèves de réguler leur propre apprentissage, l’enseignant doit les aider à développer des compétences et des stratégies pour y parvenir. Il est recommandé d’enseigner la métacognition en même temps que le contenu de la matière, plutôt que d’organiser des sessions spécifiques sur « l’apprentissage de l’apprentissage » ou « les capacités de réflexion ».

L’ensemble du cours doit être structuré de manière à permettre aux élèves de pratiquer des stratégies métacognitives. D’une manière générale, nous conseillons de diviser les leçons en quatre étapes : prise de conscience, plannification, réalisation et révision.

  1. L’étape de prise de conscience consiste à donner aux élèves un début de leçon où ils doivent tenir compte de leurs connaissances préalables sur un sujet et de toutes les stratégies qu’ils ont déjà utilisées pour apprendre sur ce sujet.
  2. L’étape de planification consiste à fixer une tâche aux élèves (un objectif d’apprentissage). L’objectif d’apprentissage doit être clair et explicite.
  3. Au cours de l’étape de réalisation, les élèves réalisent la tâche, en contrôlant leurs progrès au fur et à mesure. Il est particulièrement important de souligner tout ce qui les déroute, car cela montre aux élèves que la confusion fait partie intégrante de l’apprentissage. Reconnaître ce que l’on ne comprend pas permet également d’améliorer la métacognition.
  4. Enfin, lors de la phase de révision (généralement à la fin de la leçon), les élèves prennent le temps de revoir ce qu’ils ont appris – dans quelle mesure leur stratégie les a-t-elle aidés à atteindre leur objectif d’apprentissage ? Qu’est-ce qui a bien fonctionné et qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Que pourraient-ils faire différemment la prochaine fois et pour quels autres types de problèmes pourraient-ils utiliser cette stratégie ?

Pour optimiser le développement des stratégies métacognitives, il est essentiel de proposer des tâches stimulantes mais accessibles. Les exercices appropriés permettent aux élèves de mieux retenir les informations et les stratégies utilisées. Le processus doit systématiquement inclure les trois phases clés : planification, suivi et évaluation.
L’intégration de la métacognition dans l’enseignement présente des avantages durables pour les élèves. Elle contribue au développement de leur résilience, améliore leur mémoire, renforce leur conscience de soi et affine leurs capacités de raisonnement et de résolution de problèmes. Ces compétences, une fois acquises, constituent un atout précieux tout au long de leur parcours d’apprentissage et de leur vie.

Exemple : introduire une notion mathématique

Dans l’enseignement traditionnel

Dans une classe de grande section un groupe d’élèves a reçu un tube de Smarties. Ils ont été invités à ouvrir la boîte et à trier le contenu par couleur. Une fois cette tâche accomplie, ils ont été invités à créer autant d’additions que possible en utilisant les couleurs. Les élèves ont fini par faire de nombreux calculs différents. L’utilisation du langage mathématique a été positive, tout comme les apprentissages réalisés par les élèves.

Dans un enseignement métacognitif

Voici une manière d’introduire la même leçon en utilisant une approche métacognitive. Posez la question suivante aux élèves : Quelles notions mathématiques pouvons-nous apprendre grâce à un tube de Smarties ? Les élèves prennent le temps de manipuler les Smarties et de trouver des idées. Vous pouvez ensuite vous concentrer sur la planification en leur demandant quelle est la meilleure façon d’aborder le problème. Viens le moment de recueillir différentes idées auprès des élèves et demander à la classe d’examiner les meilleures d’entre elles. Tout en travaillant sur les idées, l’enseignant peut poser des questions à la classe (cette étape correspond à la phase de suivi) :

  • Est-ce la meilleure façon d’aborder le problème ?
  • Peuvent-ils imaginer une autre solution ?
  • Sont-ils satisfaits du déroulement de l’activité ?

À la fin des activités, les élèves peuvent évaluer le degré de réussite des activités et, au cas où ils les répéteraient, ils les aborderaient différemment. Cette étape correspond à la phase d’évaluation.

Les principales différences entre les deux approches sont que la seconde suit les principes de planification, de suivi et d’évaluation, et qu’elle exige un apprentissage plus collaboratif et une réflexion plus poussée.

Encourager la métacognition en classe est un moyen de s’assurer que vos élèves apprennent efficacement. Cela les aidera tout au long de leur vie en développant leur résilience, leur mémoire, leur conscience de soi, leur capacité de raisonnement et leur aptitude à résoudre des problèmes.

Références

Davies, C. (2017, September 10). Master maths with metacognition. Focus Education. https://www.focus-education.co.uk/blogs/blog/master-maths-metacognition

Sword, R. (2021, March 17). Metacognition in the classroom: Benefits & strategies. High Speed Training. https://www.highspeedtraining.co.uk/hub/metacognition-in-the-classroom/